- METROPOLITAN OPERA (New York)
- METROPOLITAN OPERA (New York)METROPOLITAN OPERA, New YorkLa principale scène lyrique du continent américain fut inaugurée le 22 octobre 1883 avec le Faust de Gounod, à l’initiative de businessmen new-yorkais incapables d’obtenir leurs loges à l’Academy of Music. La salle comportait 3 615 places. Sous la direction de Henry Abbey, la première saison fut un échec financier; Leopold Damrosch puis son fils Walter prirent sa succession, imposant jusqu’en 1891 une programmation à dominante germanique. Abbey (1891-1892), John B. Schoeffel (1892-1897), puis Maurice Grau (1898-1903) et, surtout, Heinrich Conried (1903-1908) s’attachèrent à lier au «Met» des artistes de renom international: les frères Jean et Édouard De Reszké, Emma Eames, Lilli Lehmann, Lillian Nordica, Victor Maurel, Ernest van Dyck, précédant de quelques années les Enrico Caruso, Geraldine Farrar et Olive Fremstad, qui feraient le renom du Met. Et la présence de Felix Mottl et de Gustav Mahler au pupitre, comme le «vol» de Parsifal furent autant d’événements considérables pour la vie musicale new-yorkaise.C’est par un autre événement que s’affirmera la direction de Giulio Gatti-Casazza (1908-1935): la présence d’Arturo Toscanini comme chef principal jusqu’en 1915. De cette époque datent les créations mondiales de La Fanciulla del West de Puccini et des Königskinder de Humperdinck. Extrêmement attaché au vedettariat, le Met s’ouvre alors au panthéon du chant italien (Luisa Tetrazzini, Lucrezia Bori, Benjamino Gigli, Libero de Luca, Giacomo Lauri-Volpi...) puis, sous l’influence d’Albert Wolff, aux chanteurs français et, surtout, sous la direction d’Edward Johnson (1935-1950), aux chanteurs américains (Leonard Warren, Jan Peerce, Helen Traubel...) tandis que, du fait de la politique européenne, la troupe allemande pourrait se glorifier de retenir à demeure les plus grands noms de l’époque (Lauritz Melchior, Kirsten Flagstad, Herbert Janssen, Friedrich Schorr, Alexander Kipnis...). Peu aventureuse du fait de l’absence totale de subventions d’État, et dépendant souvent du bon vouloir financier de ses mécènes, la programmation, très classique, oubliera peu à peu l’idée même de création: on citera toutefois le Goyescas de Granados en 1916, le Trittico de Puccini en 1918, et Amelia Goes to the Ball de Menotti en 1937.Après la guerre, Rudolf Bing, general manager de 1951 à 1972, modernise considérablement l’aspect scénique des représentations et renouvelle partiellement le répertoire, notamment en faisant exécuter en anglais les œuvres du XXe siècle et les opérettes viennoises ou françaises. Le Met est alors le lieu de consécration absolue du chant international, et les saisons s’y construisent sur les noms les plus prestigieux de l’époque: Zinka Milanov, Maria Callas, Renata Tebaldi, Victoria de Los Angeles, Birgit Nilsson, Mario Del Monaco, Franco Corelli... Cette fois encore une prestigieuse génération américaine s’y mêle: Regina Resnik, Jerome Hines, Roberta Peters, Rosalind Elias...Devant la vétusté de la salle, Bing parvient à convaincre les supports financiers du Met de la nécessité d’en construire une nouvelle. Et le nouveau Met, installé au Lincoln Center for Performing Arts, est inauguré le 16 septembre 1966 avec Antony and Cleopatra de Samuel Barber. Première scène au monde dont la machinerie soit entièrement informatisée, le nouveau Met contient 3 800 places.Le Met est dirigé par Joseph Volpe (general manager depuis 1990) et James Levine (directeur artistique depuis 1986).
Encyclopédie Universelle. 2012.
